Article originalIntérêt de l’IRM dans les syndromes canalaires du membre supérieurMagnetic resonance imaging of nerve entrapment syndromes of the upper limb
Introduction
À la différence des affections neurologiques centrales, l’IRM a eu peu d’impact sur les atteintes nerveuses périphériques. Les nerfs périphériques sont de petite taille et de trajet complexe rendant l’approche par IRM difficile. Les nerfs sont proches de structures vasculaires dans des zones sensibles, comme le plexus brachial, pouvant gêner l’interprétation des images. La plupart des atteintes nerveuses périphériques ne s’accompagnent pas d’élargissement du nerf, privant l’IRM de ce signe important. Le diagnostic d’une compression nerveuse dans les défilés ostéofibreux du membre supérieur repose sur les données cliniques et électriques [1]. Néanmoins ces conflits sont maintenant accessibles directement à l’imagerie moderne avec les progrès récents de l’IRM (imagerie haute résolution avec les antennes en réseau phasé, IRM à très haut champ et bientôt imagerie de diffusion des nerfs périphériques) [2], [3], [4]. Les autres modalités d’imagerie ont également largement gagné en qualité, qu’il s’agisse de la tomodensitométrie (TDM) à multidétection avec les acquisitions volumiques ultrarapides ou de l’échographie avec les sondes hautes fréquences. Au membre supérieur, les compressions nerveuses le plus souvent explorées en IRM sont les syndromes du défilé cervicothoracique, le syndrome du canal carpien et du canal de Guyon [5]. Les examens clinique et électrique déterminent le niveau et la sévérité de la compression nerveuse mais n’apportent pas d’informations sur l’aspect du nerf et des tissus environnants, pouvant aider à en déterminer l’étiologie. La visualisation directe des anomalies nerveuses peut améliorer le diagnostic et les résultats chirurgicaux en donnant des informations sur la nature de l’agent compressif, particulièrement dans les cas où la clinique est confuse ou en contradiction avec les données électriques. L’imagerie haute résolution permet de visualiser directement les nerfs atteints avec une modification de forme, de structure et parfois de signal. La dénervation musculaire est également accessible au stade subaigu en IRM par la mise en évidence d’un œdème musculaire par des séquences adaptées avec suppression de la graisse [6]. Au stade chronique, l’amyotrophie avec infiltration graisseuse est accessible aussi bien en IRM qu’en TDM, plus difficile à évaluer en échographie. Une large gamme d’étiologies compressives est également accessible à l’IRM, comme les ténosynovites, les kystes synoviaux, les tumeurs des tissus mous, les anomalies osseuses et articulaires et les muscles surnuméraires.
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Le défilé cervicothoracique
La traversée cervicothoracobrachiale comprend trois espaces anatomiques traversés par les structures vasculonerveuses destinées au membre supérieur : le triangle interscalénique, la pince costoclaviculaire et le tunnel du muscle petit pectoral (ou sous-coracoïdien). Le rétrécissement congénital ou acquis de l’un de ces tunnels peut donc être à l’origine d’une souffrance vasculaire ou nerveuse, notamment lors de manœuvres dynamiques. Il s’agit du syndrome de la traversée cervicothoracobrachiale.
Le syndrome de nerf suprascapulaire
Le nerf suprascapulaire pénètre dans la fosse sus-épineuse par l’échancrure coracoïdienne ou suprascapulaire. Cette échancrure est fermée par le ligament coracoïdien (ou ligament scapulaire transverse supérieur). Le nerf chemine ensuite en bas et en dehors, plaqué contre l’omoplate par le muscle supraépineux auquel il donne ses branches motrices. Il pénètre ensuite dans la fosse sous-épineuse, accompagné de l’artère sus-scapulaire en contournant le bord externe de l’épine de l’omoplate, par
Le syndrome du canal carpien
L’imagerie du canal carpien est inutile dans les formes primitives habituelles, mais elle peut être indiquée en cas de manifestations atypiques à la recherche d’une cause compressive autre qu’une ténosynovite, ou en cas de complication postopératoire [1]. En cas de canal carpien d’effort, il est recommandé de pratiquer l’IRM après épreuve d’effort [18]. De nombreuses causes de compression extrinsèque du nerf médian peuvent être reconnues en IRM [19], [20]. Il s’agit d’anomalies congénitales ou
Le défilé épitrochléo-olécrânien
Le nerf ulnaire, au cours de son passage au coude, chemine dans un canal ostéofibreux formé par l’olécrane, l’épitrochlée et le fascia d’Osborne. Le nerf s’engage dans le défilé entre les chefs musculaires ulnaire et huméral du flexor carpi ulnaris. Les insertions de ce muscle sont reliées par une arche aponévrotique, le ligament arqué, qui représente une expansion distale du fascia d’Osborne.
L’évaluation du nerf ulnaire nécessite une imagerie en haute résolution. L’exploration IRM est réalisée
Le canal de Guyon
Les limites et la forme du canal de Guyon varient en IRM de proximal en distal, mais sans différence significative de la section axiale du canal. Le nerf ulnaire est accessible à l’IRM au niveau du pisiforme comme une petite structure arrondie, en dedans de l’artère ulnaire [52]. Les deux branches de division du nerf sont visibles, la branche sensitive continue de cheminer le long de l’artère ulnaire, alors que la branche motrice se déplace plus en profondeur, le long de la face médiale de
Autres compressions nerveuses
L’exploration par IRM des autres compressions nerveuses du membre supérieur reste marginale. Il s’agit essentiellement des syndromes des nerfs interosseux postérieur et antérieur et du syndrome du pronateur. L’IRM est souvent décevante dans ces indications car les signes directs de compression nerveuse sont rarement mis en évidence en raison de la petite taille des structures impliquées. La mise en évidence de signes de dénervation musculaire authentifie le conflit mais n’apporte pas
Conclusion
L’IRM apparaît comme la modalité d’imagerie la plus complète des compressions nerveuses du membre supérieur. Elle reste cependant limitée pour une approche dynamique d’un conflit, à la différence de l’échographie. L’IRM révèle à la fois des anomalies morphologiques comme le renflement proximal du nerf en amont d’une compression mais aussi des anomalies de signal dues à l’œdème et à des troubles de perfusion du nerf. L’IRM permet également une approche étiologique très précise des compressions
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Current and future imaging of the peripheral nervous system
2014, Diagnostic and Interventional ImagingCitation Excerpt :The techniques used to examine the peripheral nervous system, either using ultrasound or MRI, are now robust and have the clear advantage of being able to examine the perineural environment, which is not easily assessed by clinical examination alone or by electroneuromyography [76]. Whilst it is currently of limited use in the management of polyneuropathies, imaging is a useful diagnostic complement in focal mononeuropathies [42], particularly in case of atypical nerve entrapment syndromes which do not appear to be idiopathic [11,43]. Alongside these established uses, the many developments, particularly in MRI, are opening new perspectives such as monitoring axonal regeneration and improving our understanding of peripheral nervous pathophysiology.
Thoracic outlet syndrome
2011, Tunisie Medicale